ÉDITO
C’est quand même la rentrée scolaire!
Une
nouvelle année scolaire s’ouvre ce lundi 9 septembre en Haïti ! Du moins
théoriquement. Mais puisque c’est la rentrée des classes, des enfants,
accompagnés de leurs parents, vont certainement prendre la route pour se rendre
à leur école ou leur nouvelle école. Sur place, ils rencontreront d’autres
enfants, de nouveaux camarades et peut-être des amis pour la vie.
À
ces enfants, issus de familles plus fortunées sur le plan économique, toute
l’équipe de l’agence Éduquer Haïti souhaite une bonne année scolaire. Qu’ils
sachent que le pays vit des moments de douleurs exacerbées, pratiquement à tous
les niveaux, et qu’ils sont très chanceux de pouvoir aller à l’école dès
le premier jour de classe. De toute évidence, cela leur donne un grand avantage
sur les dizaines de milliers d’autres enfants qui n’ont pas ce privilège. Mais
qu’ils considèrent ça comme davantage une responsabilité envers le pays que
comme un avantage dont ils doivent s'en orgueillir.
Une
deuxième catégorie d’enfants, de loin plus nombreux, vont attendre plusieurs semaines avant de
pouvoir se rendre à l’école. À ces enfants également, Éduquer Haïti souhaite
une excellente année d’apprentissage. Qu’ils sachent que dans la vie on n’a pas
tous les mêmes moyens, mais il incombe à chacun d’user efficacement des moyens
dont on dispose afin d’accomplir ses rêves et de donner les meilleurs
résultats.
Assurément,
plusieurs mois vont s’écouler et des milliers de filles et fils du pays ne
seront pas en classe, en train de savourer le pain de l’instruction. Ils le
seront jusqu’au mois de janvier 2020 peut-être. Ces temps-ci, dans cette Haïti cheminant de crise en crise et où la production nationale est en chute libre, aller à l’école coûte
énormément d’argent, tandis que les familles haïtiennes deviennent de plus en
plus pauvres. Que ces enfants sachent que ce n’est point la nature ou une
quelconque force invisible qui voudrait qu’ils aillent à l’école aussi
tardivement. Cela est tout simplement la conséquence directe d’un pays qui ne
marche pas et où les élites ont tourné le dos à leurs responsabilités envers la
Nation. Éduquer Haïti vous souhaite une courageuse année scolaire et vous rappelle
que par la volonté et une détermination sans faille des obstacles peuvent
tomber et des voies peuvent être percées mêmes dans les plus rudes et pires
rochers.
Hélas
! Ils sont des milliers d’enfants qui vont passer toute l’année en dehors des
salles de classe et de l’ambiance scolaire. Ils vont regarder d’autres enfants
de leur âge aller à l’école et seront rongés par l’amertume et le désespoir.
D’autres seront même contraints à la servitude et la mendicité pour survivre.
Éduquer Haïti en appelle à un minimum de bonté de la société envers ces
enfants. Faisons un petit geste pour eux, pour nous et pour le pays ! Ce n’est
pas parce qu’ils sont issus des couches sociales les plus déshéritées du pays
qu’ils n’ont pas droit à l’éducation.
Éduquer
Haïti souhaite qu’un jour nous vivions dans une Haïti où tous les enfants,
quelle que soit leur appartenance sociale, auront les mêmes droits et que
l’école cesse d’être un luxe ou un privilège. Mais à cet effet, il nous faut un
État avec des hommes et des femmes de vision, de foi et de bonté et dont la
grande préoccupation sera le bien-être de tous et de toutes.
Joyeuse
année scolaire à toutes et à tous !
Responsable de Projets
9 septembre 2019
Éduquer
Haïti
Non à la barbarie des hommes!!
Drôle de nouvelle. Incroyable, révoltante nouvelle. Un être humain, digne encore de porter le nom d’Homme, n’en aurait point souhaité la confirmation. Mais c’est malheureusement confirmé. Nice Simon, plus connue sous son nom d’actrice Anne, a été sauvagement battue par son mari. Dans la nuit du lundi 1er octobre, vers minuit. Et les images de cette femme à l’œil gauche enflé et rougi et dont l’épaule et le dos portent les traces de morsures, de coups et d’une brutalité de fauves circulaient comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, mais personne ne voulait en croire ses yeux, à moins d’être un chantre d’un masochisme primaire, doublé d’un sadisme digne des animaux des jungles.
Au nom de quelle logique un homme peut-il s’autoriser à traiter une femme de la sorte? Que pourrait commettre une femme comme erreurs, manquements… pour que lui soit réservée de telles atrocités? Rien, absolument rien ne justifie pareilles barbaries.
Nice Simon l’a confirmé au Nouvelliste. Son puissant mari n’était pas à son coup d’essai. Mais cette fois, c’en est assez. Elle avoue que son conjoint a même tenté de l’étrangler. Elle a frôlé la mort. Et elle a décidé de porter plainte et rendre public l’affaire.
Cet acte d’avilissement est un appel au secours d’une femme impuissante à la société, laquelle ne doit point se boucher les oreilles, afin d’éviter qu’elle finisse comme la starlette haïtienne Ginoue Mondésir, sauvagement assassinée par son partenaire. Dans la matinée du samedi 24 décembre 2005. Une matinée que la multitude des fans et collaborateurs de cette ravissante et prometteuse actrice ont voulu supprimer dans la mémoire du temps. Mais hélas!
Par ailleurs, si madame Simon, femme cultivée, actrice, la première citoyenne de sa commune, pour en être la mairesse, ait pu victime de telles férocités de la part d’un homme, qui se trouve être son mari, qu’en est-il des autres femmes, des anonymes?!
Il est des comportements et actions qui, au-delà des préjudices qu’ils puissent causer à une tierce personne, ravalent la dignité humaine. L’une des raisons pour laquelle aucune société ne doit, sous aucun prétexte, les accepter de la part d’un de ses membres, aussi puissant soit-il. En fait partie cette brutalité dont est victime Anne de son conjoint et dont le prestige de femme a été traîné dans la boue.
Pour Nice Simon, et pour toutes les femmes victimes de bastonnades de la part de leur partenaire, et pour une société où les plus forts n’auront nul droit d’user à leur guise de leur force contre les plus faibles, je dis non à la barbarie des hommes!
Responsable de Projets
3 octobre 2018
Éduquer Haïti
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