Edutef, un programme éducatif très novateur
Des salles de classe ouvertes 24/24
En Haïti, depuis bien des années, presque tout concourt à entraver le fonctionnement de l’école et, par ricochet, l’éducation des enfants. C’est tout un calvaire que montent les responsables d’école et les enseignants, rien que pour réussir à arriver à bout d’un programme scolaire, tant la situation est difficile. Et complexe.
Sur le plan politique, le pays vit une instabilité qui devient chronique et qui, malheureusement pour le secteur éducatif, entre autres grandes victimes, s’est accentuée de façon spectaculaire depuis la dernière décennie. Pas une année ne passe sans qu’une panoplie de mouvements de protestation ne se réalise, notamment dans la capitale. C’est la dialectique du macadam. Parmi les institutions majeures qui en font les frais : l’école, dont le fonctionnement aujourd’hui obéit davantage aux lois du hasard qu’à des dispositions mûrement réfléchies adoptées par l’État et les établissements scolaires en vue de la bonne formation des filles et fils du pays. Les dirigeants de demain.
Et comme si ce n’était pas assez, depuis février 2019, les acteurs revendicatifs instaurent une nouvelle forme de combat politique : pays lock. Elle consiste à barricader rues et quartiers, contraignant ainsi les institutions, notamment les plus importantes, à fermer leurs portes. Les écoles figurent généralement en tête de liste, étant une institution très fragile compte tenu de sa clientèle composée essentiellement d’enfants et d’adolescents.
Sur le plan sécuritaire. Jamais l’environnement sécuritaire du pays n’a été aussi dégradé ! Partout des bandes armées se prolifèrent et sèment la terreur. La région métropolitaine de Port-au-Prince, centre névralgique du pays, est coupée du reste du territoire national. À l’intérieur de ladite région, même la circulation piétonne devient un calvaire, n’en parlons s’il s’agit de faire fonctionner un établissement scolaire.
D’un autre côté, on l’oublie trop souvent, il y a les aléas climatiques et sismiques qui très souvent se mêlent brutalement de la partie et contraignent les écoles à fermer leurs portes. À double tours. Selon les prévisions des experts en la matière, les événements liés au climat, au lieu de baisser en intensité et en nombre, vont croissant et, si rien n’est fait, devraient s’intensifier dans les prochaines décennies, l’une des terribles conséquences des changements climatiques.
Haïti, il faut le dire, n’est pas un grand pollueur. Mais, hélas, il est l’un des pays qui paieront, au prix forts, les effets néfastes du bouleversement climatique. Pour plusieurs raisons. La plus importante demeure son très faible niveau de résilience face aux susdits aléas, alors que le pays est traversé par un grand réseau de failles et se trouve, de part sa situation géographique, sur la route des cyclones.
Des dizaines de pages ne suffiraient point s’il fallait énumérer l’éventail des contraintes se dressant, telle une immense chaîne de montagne -les Alpes ou l’Himalaya- et entravant le fonctionnement des écoles, entre autres institutions majeures du pays.
Une école vivante, aujourd’hui et demain
La justice, disent les saintes écritures, élève une nation. Mais c’est l’éducation qui permet sa fortification et sa répétition sur la base des grandes valeurs sociales, intellectuelles et humaines. L’un des meilleurs endroits pour éduquer les enfants, adolescents et jeunes demeure incontestablement l’école. C’est l’un des leviers les plus importants pour tout type de changement positif et durable dans une société.
Eu égard à l’importance inégalable de cette institution dans la vie d’une société, il importe aux acteurs qui en sont conscients de travailler leurs méninges afin de trouver les moyens pour faire fonctionner cette grande institution et permettre à nos petits frères et sœurs de continuer à se préparer afin de pouvoir affronter les défis, de plus en plus coriaces, du présent et de l’avenir. Les meilleurs moyens, aujourd’hui, pour garder l’école bien vivante, quoiqu’il puisse arriver, sont sans conteste les nouvelles technologies éducatives, et toutes celles qui permettent le travail à distance et une communication dynamique en milieu de travail.
En plus que ces technologies permettront de rendre l’école fonctionnelle même en temps de crise, utilisées avec intelligence, elles nous facilitent la vie et nous permettent des perspectives plus étendues.
Nous n’allons point inventer la roue. D’autres pays, depuis des décennies, exploitent à grande échelle les mille et une opportunités offertes par les progrès de la science dans divers domaines. La récente et tragique pandémie du nouveau Corona virus nous a offert l’opportunité d’admirer, notamment dans des ces pays dits développés, ces avancées significatives. Si les portes physiques des écoles avaient été fermées, elles continuaient d’alimenter enfants et jeunes en nourritures intellectuelles, malgré les assauts de ce virus ayant causé, de novembre 2019 à date, plus de sept millions de morts à l’échelle mondiale, dont plus d’un million dans un pays comme les États-Unis d’Amérique, encore la super puissance du globe.
Notre chère et souffrante Haïti a tout à gagner en introduisant, de façon plus significative et intelligente, les nouveaux outils technologiques dans le domaine de l’éducation. D’une part, cela évitera aux écoles de devoir suspendre toutes leurs activités à chaque grand et récurrent bouleversement social, politique ou climatique ; la qualité de l’éducation devrait s’améliorer considérablement. D’un autre côté, le pays, qui cumule beaucoup de retard dans ce domaine, aura la possibilité de se rattraper et se rapprocher, petit à petit, mais à pas sûrs, des autres États faisant de l’éducation une priorité.
Pour le bien des générations présentes et futures, osons innover, en tout et partout, et construire dès aujourd’hui l’école de demain !
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